Le fêtes des filles, « Hinamatsuri »

Dimanche, 2 mars 2014

Chaque 3 mars, les japonais fêtent hinamatsuri : littéralement « le festival des poupées ». On prie pour la bonne santé et le bonheur des petites filles. À cette occasion, dans la plupart des familles on expose des poupées, « hina-ningyo ». Cet arrangement inclue toujours des poupées de l’empereur et l’impératrice, et parfois celles de serviteurs et musiciens, ainsi que des meubles et des objets (instruments de musiques, lampadaires …).

Des scènes d’antan (celles des cours impériales) sont ainsi reconstituées, à la manière de nos crèches de Noël.

Cette coutume fut importée de Chine et consistait autrefois à déposer tous ses problèmes dans une poupée de papier que l’on déposait dans le cours d’une rivière qui les emportait ainsi (« nagashi-bina »). Cette coutume est d’ailleurs encore pratiquée dans certains endroit au Japon. Partout au Japon, les petits de maternelle fabriquent des poupées, en terre cuite ou en papier (voir photo ci-contre).

Les poupées hina-ningyo sont souvent parées de véritables kimonos, reconstitutions de ce qui était porté durant l’ère Heian, du IXè au XIIe siècle. Ainsi l’impératrice porte-t-elle une robe « juuni hitoe » – « juuni » signifiant 12, il s’agit d’une robe à douze épaisseurs. Les matériaux et les motifs employés sont ceux des kimonos d’autrefois. Et les visages des poupées sont parfois uniques. C’est pourquoi certaines de ces scenettes se vendent au Japon dans les grands magasins à des prix très élevés, atteignant parfois 10.000€ (plus de 1.000.000 de Yens) – voir les photos ci-dessous. On comprend mieux pourquoi ces objets de  valeur se transmettent de génération en génération. Bien entendu, il existe des sets beaucoup moins chers, à quelques Euros seulement !

Une fois le 3 mars passé, il est de coutume de ranger sans tarder les poupées, ce sans quoi, selon la tradition, la fille de la famille se mariera tard …

Comme souvent au Japon, on associe des plats ou aliments à certaines célébrations. Pour Hinamatsuri, il s’agit surtout de hishimochi, des gâteaux de riz en losange tricolores : le rose ou rouge chasse les mauvais esprits, le blanc symbolise la pureté, et le vert la santé. Et on mange aussi des friandises appelées hina-arare, sortes de senbei sucrés multicolores.

Pour finir, voici le premier couplet de la chanson « Joyeux Hinamatsuri » (« Ureshii Hinamtsuri ») :

Allumons les lanternes   (akari o tsukemasho bonbori ni)

Préparons les fleurs des pêches   (o hana o agemasho momo no hana)

Cinq musiciens de la cours jouent du tambour et de la flûte   (gonin bayashi no fuetaiko)

Aujourd’hui c’est le joyeux hinamatsuri !   (kyou wa tanoshii hinamatsuri)

Tous les enfants japonais apprennent cette chanson – regardez et écoutez plutôt :