Fukushima, Tohoku … 3 ans après

Mardi, 11 mars 2014

Comme aujourd’hui, il y a trois ans jour pour  jour il faisait un temps radieux. Avant que l’horreur ne s’abatte sur le Japon. Le tremblement de terre. Le tsunami. Tous ces disparus. Les accidents des réacteurs nucléaires à Fukushima. La crainte qui s’ensuit depuis.

Aujourd’hui à 14h46, beaucoup de japonais se sont recueillis. Sur NHK, la télévision nationale, une commémoration a eu lieu comme chaque année, en présence de l’Empereur et de l’Impératrice.

Quelle est la situation aujourd’hui ?

Trois ans plus tard, le premier ministre japonais Abe veut re-démarrer les réacteurs nucléaires (actuellement à l’arrêt) et envisage d’en construire de nouveaux malgré l’opposition majoritaire de la population japonaise (un récent sondage indique que 80% des japonais souhaitent réduire ou abandonner le contingent de réacteurs nucléaires). La dépendance énergétique du Japon devient insoutenable, selon le camp du premier ministre. Tandis que le débat est toujours d’actualité en France, l’énergie nucléaire se porte bien puisqu’il y aurait actuellement plus de 500 nouveaux projets en cours dans le monde … Soit précisément autant qu’il y a 3 ans. Quelle alternative au nucléaire ?

À la centrale de Fukushima, la situation est évidemment stabilisée mais est hélas loin d’être réglée – contrairement à ce que TEPCO (la compagnie en charge de la gestion des réacteurs nucléaires) voudrait laisser croire – ils ne sont pas à quelques mensonges près.

La région de Tohoku sinistrée est toujours dévastée, trois ans plus tard. La presse japonaise pointe aujourd’hui les graves problèmes de stress dont sont victimes les habitants de la région (et qui ont tué des centaines d’autres personnes), renforcés par une gestion post-crise défaillante du gouvernement et de TEPCO qui ne s’empressent pas d’indemniser les rescapés … Au moment où les futurs organisateurs des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 vantaient (à juste raison) le sens de l’hospitalité japonais, plus de 200.000 personnes délogées suite à la catastrophe vivraient encore dans des logements de fortune

Au Japon, la presse relate hélas trop souvent des histoires poignantes d’époux, de papas qui cherchent toujours leurs êtres chers disparus. Le 11 mars 2011, 15.884 personnes sont mortes et 2.636 sont encore « portées disparues »

Contrastant avec ce chaos, cette cicatrice qui ne se résorbera jamais, des études scientifiques régulièrement publiées donnent a priori à la population japonaise des motifs de soulagement. Selon ces études, l’impact des radiations sur la santé de la population locale serait quasiment nul. Espérons que ces informations soient fondées … À l’ouest ou à l’est, les gouvernants des plus grandes démocraties ont ceci en commun qu’ils essayent souvent de faire croire à leur population beaucoup de contre-vérités …