Un peu de poésie japonaise : les haïkus et les tankas

Mardi, 10 décembre 2013

Dans nos cultures occidentales, on connait désormais les haïkus mais les tankas sont encore assez méconnus. Tandis que les premiers sont composés de 5, 7 et 5 syllabes, les seconds sont plus longs : 5, 7, 5, 7 et 7 syllabes. Mais les différences ne s’arrêtent pas là.

Les tankas

Au total, 31 syllabes les composent, que nous écrivons en 5 phrases. Au Japon, ces 31 syllabes ne font qu’une ligne. Depuis plus de 1000 ans, les japonais écrivent ces poèmes. C’était autrefois une manière de communiquer. C’est aujourd’hui encore une façon d’exprimer ses sentiments. Une introspection ou une manière de raconter une expérience. Métaphores, personnifications de choses abstraites et vocabulaire soutenu sont les techniques littéraires fréquemment utilisées. On dénote aussi des changements : de personne, de temps; tandis que les haïkus sont plus « statiques ». Enfin, les tankas, contrairement aux haïkus, sont chantés et sont composés de deux parties, une descriptive, l’autre exprimant des sentiments ou sensations.

On écrit ces poèmes comme on exerce un art. On en écrit pour marquer un événement. C’est un hobby – de nombreux cercles de poètes de tanka existent. C’est encore aujourd’hui un des genres littéraires les plus populaires.

Les haïkus

Outre leur brièveté et la présence d’une césure (kireji), les haïkus sont caractérisés par la référence systématique à la nature. D’ailleurs, dans la tradition japonaise des haïkus, un mot doit toujours faire allusion à une saison (c’est le kigo, une figure de style faisant souvent appel à une métonymie). Généralement, les haïkus sont donc plus orientés vers le monde extérieur que les tankas. Un paysage. Une rivière. Une fleur. Un moment fugace est capturé avec des mots simples – c’est pourquoi les haïkus sont conjugués au présent. C’est alors une juxtaposition d’images évocatrices observées par son auteur. Les émotions qu’il ressent devant la nature. Rares mais simples, les mots ont chacun une grande importance. On les lit d’une traite et on voit immédiatement des images devant soi.

Si les haïkus sont déjà populaires en Occident, les tankas, forme originelle du poème court japonais, sont au moins autant pratiqués que leur cousin.

Même si les rimes sont interdites et simplifient donc la tâche, ce n’est pas facile d’écrire un de ces poèmes courts. Chaque mot doit être précisément choisi pour parfaitement exprimer un ressenti … Pourquoi n’essayeriez-vous pas ? À vous de créer vos propres haïkus !

 

Citons pour finir le plus célèbre haïku du fameux auteur Matsuo Bashô :

Une veille mare
Une grenouille saute
Le bruit de l’eau

 

 

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