Les fraises blanches japonaises

Mardi, 1 avril 2014

Ah les fruits japonais … Quel délice. Mais c’est dur pour le portefeuille !

La dernière mode au Japon ? Les japonais adorent les fraises blanches. Et pour cause. Elles sont délicieuses et sucrées. Ne vous y trompez pas, elles sont bien mures blanches. On les trouvent dans les « depatos » (centres commerciaux).

Ci-dessus, la barquette de 24 fraises est à 9800 Yens, soit 80€ … soit encore 3,33€ LA fraise !

La chaine de pâtisserie « Quil fait bon » (sans l’apostrophe), célèbre pour ses créations, propose une tarte aux fraises blanches à 1620 Yens (13€) … la part. Ou 100€ la tarte entière de 21cm

Les prix incroyables des fruits au Japon

Mardi, 18 février 2014

Les fruits au Japon sont incroyablement chers – et nous ne parlons pas de cas extrêmes (la fraise à plusieurs centaines d’euros ou la pastèque à plusieurs milliers d’euros).

La pomme à plus de 150 Yens (soit plus de 1€) est dans chaque supérette : c’est bien ce que les japonais sont habitués à payer pour manger des fruits. Et lorsqu’ils vont dans le « depato » (centre commercial) près de chez eux, ils trouvent des barquettes de fraises à 30€ ou des melons à 65€ pièce – voir photos ci-contre et ci-dessous.

Pourquoi les fruits japonais sont-ils si chers ? Il y a plusieurs raisons à cela :

1. Le gouvernement japonais applique toujours un certain protectionnisme : il n’est pas facile d’exporter des fruits au Japon. Il y a donc moins de concurrence.

2. Les terres arables sont peu importantes.

3. La main d’oeuvre est avant tout locale (peu d’immigration), et donc chère.

4. Les méthodes de cultivation sont « artisanales » et non industrielles. On fait moins appel aux pesticides, notamment.

5. Les agriculteurs japonais sont très sélectifs et privilégient la qualité à la quantité.

Le consommateur japonais est aussi très sélectif et porte autant d’attention aux détails que les agriculteurs. Les fruits doivent être bons bien sûr, mais ils doivent être beaux aussi. Et ils sont tout cela. Remplis de saveurs. D’arômes sucrés. C’est un délice. Et dans la plus grand tradition japonaise, les fruits sont magnifiques. Formes sphériques parfaites. Couleurs vives et chatoyantes. Une attention particulière est aussi apportée à leur conditionnement et leur apparence – ils sont parfois affublés de … bonnets ! :-)

Mais tout cela s’explique surtout par le fait que les fruits sont souvent objets de cadeaux. On offre un panier de fruits (à 12,000 Yens, soit plus 90€ ci-contre) comme on offrirait un gros bouquet de fleurs. Les cadeaux sont très importants au Japon. On en offre beaucoup, notamment en signe de gratitude, pour remercier quelqu’un. Et il est alors primordial que ces cadeaux présentent une apparence parfaite.

Tous les centres commerciaux proposent ces fruits délicieux. Ailleurs, certaines boutiques de luxe aux allures de bijouteries (voir ci-dessous) proposent des fruits encore plus exceptionnels, où le melon coûtera 120€ au lieu de « seulement » 60€.

Évidemment, nous n’avons pas goûté ces fruits-là … Comment des fraises à 80€ la barquette pourraient-elles être vraiment meilleures que des fraises à 30€ la barquette !

 

Les « Depatos », le shopping à la japonaise

Lundi, 11 février 2013

Des millions de japonais font du shopping chaque jour dans ces grands magasins

Héritage de l’occupation américaine ou pas, les japonais aiment leurs « depatos« . Lorsque vous visitez Tokyo, d’emblée vous êtes impressionnés par le nombre de ces immeubles dévoués à la société de consommation à laquelle n’échappent pas non plus les japonais.

Le mot « depato » (デパート) vient de l’expression anglaise « department store », soit « grand magasin » en français. Imaginez l’équivalent des Galeries Lafayette à Paris … Des dizaines de Galerie Lafayette, parfois espacées les unes des autres de seulement quelques centaines de mètres et chacun faisant chacune une dizaine d’étages. Voilà le type de paysage urbain que présente souvent Tokyo (mais aussi à un degré moindre Osaka …), qui compte plus de 13 millions d’habitants (plus de 30 avec sa grande banlieue) et est la région la plus riche du monde en terme de PIB (Produit Intérieur Brut). Cette richesse moyenne explique en partie la pérennité des depatos, malgré les prix des articles qui y sont proposés. En effet, on y trouve avant tout des produits chers et même des produits de luxe. Les plus grandes marques y sont représentées, de Vuitton à Chanel, en passant par Prada, Tiffany et Cartier, pour n’en nommer que quelques-unes. A cela s’ajoutent des produits de luxe japonais comme par exemple les étages où l’on trouve les kimonos (qui valent plusieurs milliers d’Euros) ou encore des produits laqués (Shikki, Urushi). Pour ceux qui n’ont pas les moyens de faire leur shopping dans les depatos, il s’agit en fait de se promener comme on se promènerait dans une galerie de musée. Et de rêver.

La constitution des depatos répond à un schéma quasiment uniforme. Le rez-de-chaussée est consacré à la cosmétique, la mode et les accessoires, voire les bijoux aussi. Plus haut, des boutiques de marques : vêtements, chaussures, accessoires … Un étage pour les femmes, un pour les hommes. Un autre étages est dédié au bijoutiers (encore). Plus haut, les enfants ne sont pas oubliés et on peut ainsi trouver de jolis vêtements pour eux et des jouets bien sûr. Puis un ou deux étages sont consacrés à la maison, l’intérieur, la décoration. Plus haut il n’est pas rare de trouver des magasins pour le sport et les activités de plein air, ainsi qu’une grande librairie. Où que vous vous rendiez, les employés sont toujours aimables, souriants et serviables – une constance du service au Japon. Et tandis que vous vous rendez d’un étage à l’autre, si vous préférez l’ascenseur à l’escalator, vous serez accueillis par de jolies dames en uniforme qui ne manqueront jamais de vous saluer, de tenir la porte puis d’annoncer les étages.

 

Vue de haut d’un depato à Tokyo

Sur le toit des ces immeubles véritables temples de la consommation, on trouve parfois des jardins pour se relaxer et même de petits … temples Shinto. L’un des derniers étage est consacré aux restaurants, souvent chers mais abordables. Restaurant de sushi, de tempura, de soba (nouilles au sarrasin) et autres spécialités japonaises, mais aussi restaurant chinois, coréen, italien, français voire hawaïen. Il y en a pour tous les goûts. Mais justement, le plus spectaculaire pour le goût (le plus spectaculaire de votre expérience dans un depato) est en bas, tout en bas, en sous-sol. C’est là que sont invariablement réunis des dizaines de traiteurs, maraîchers, poissonniers, bouchers, pâtissiers, boulangers (on y trouve un excellent pain) etc … Tous les sens sont en alerte … Les couleurs flamboyantes de tous ces aliments frais … Des odeurs, senteurs et parfums divers embaument … Tout cela dans un brouhaha et une agitation créés par les clameurs de marchands désireux d’attirer l’attention des badauds … Il ne vous reste plus qu’à goûter un « mame » (haricot), un morceau de « tonkatsu » (porc pané frit) ou de yakitori (brochette de poulet) ou encore à boire une petite gorgée de sake … Si vous avez de la chance, peut-être pourrez-vous goûter un morceau de melon ou de pêche, parfois produits de luxe eux-aussi (un melon peut valoir plus de 100 Euros et une pêche plus de 10 Euros … En vérité ces articles ne sont pas disponibles pour être goûtés .. Vous pouvez être sûrs de leur saveur sucrée exceptionnelle). Un régal pour tous les sens. Des mets venus de tout le Japon (parfois de l’étranger aussi), cuisinés et confectionnés avec toute la passion, la créativité et tout l’art et la rigueur qui caractérisent le travail des japonais.

Les japonais sont donc fous de leurs depatos, comme si c’était là le passe-temps national. Le shopping prend ainsi au Japon des dimensions remarquables, même pour nous occidentaux. Les japonais ont aussi un autre regard sur ce qu’ils achètent. Tandis que les boutiques où, a contrario, tous les articles coûtent l’équivalent de quelques euros connaissent également un grand succès, le marché du luxe reste florissant au Japon car les japonais hésitent peu à dépenser pour obtenir de la qualité … Malgré la crise, les japonais continuent de consommer du luxe et des marques. D’ailleurs, les ventes cumulées des depatos constituent pour les analystes un indicateur économique très surveillé. Mitsukoshi, Takashimaya, Sogo … Sept jours sur sept, plus qu’un passe-temps, une passion japonaise.