L’idée du film « Hanamizuki » (2010) provient d’une chanson du même nom, composée par Yô Hitoto, et qui fut un énorme succès au Japon en 2004 (voir ci-dessous). « Hanamizuki » est un arbre (le cornouiller), fameux au Japon pour fleurir à la suite des fleurs de cerisier.
Le papa de Sae (Yui Aragaki) avait planté une graine de Hanamizuki avec Sae, lorsqu’elle était encore une toute petite fille. L’arbre devait représenter l’amour éternel de ce père qui se savait condamné par la maladie.
Sae est une jeune fille ambitieuse. Elle souhaite quitter Hokkaido pour rentrer dans une grande université de Tokyo, qui la mènera ensuite vers une carrière internationale. Par le plus grand des hasards, et dans des circonstances plutôt mouvementées, elle rencontre Kouhei (Toma Ikuta), un jeune homme du même âge qu’elle, et qui ne rêve que de suivre les traces de son père, pêcheur.
Sae et Kouhei tombent amoureux malgré leurs différences. La jeune femme poursuit toutefois son chemin loin de Kouhei. De Tokyo au Canada, en passant par New York, leur amour survivra-t-il aux aléas de la vie ?
Le film se déroule sur une période de 10 ans. Les drames de la vie. La séparation. La mort. Et surtout l’amour. L’amour inconditionnel – laisser partir l’autre, par amour. On trouve parfois des clichés du film romantique et il arrive qu’on devine ce qui va se passer … Mais l’histoire est aussi parsemée de rebondissements et la récurrence du symbole du hanamizuki – l’immuabilité des sentiments – parvient à nous toucher droit au coeur. La subtile importance d’un lieu – ou plutôt de deux lieux : deux phares, séparés dans l’espace et dans le temps, et qui pourtant relient deux personnes – montre aussi que le scénario est plus ingénieux qu’on pourrait le croire de prime abord. L’esthétisme habituel du cinéma japonais, un casting impressionnant, une belle histoire d’amour et une jolie bande originale (voir ci-dessous la chanson … phare), « Hanamizuki » va vous faire passer deux heures très agréables.
Le clip vidéo de la magnifique Yui Aragaki chantant « Hanamizuki », suivi de la traduction (libre) des paroles de la chanson :
Atteindre le ciel
Tendre la main dans la douceur de Mai
J’aimerais tant que tu viennes
Retrouve-moi sur la rive
Je t’offrirai une fleur
Une fleur de Hanamizuki
Refrain:
La roseur de tes joues quand tu rougis
J’espère que la fin de ce rêve sera parfaite
Que la personne que tu aimes et toi vous aimerez pour 100 ans
La chaleur de l’été
Trop lourde pour moi
Si nous traversons ensemble
Le bateau sombrera
Continue sans moi
S’il te plait, vas-y
Ma patience sera récompensée un jour
J’espère que cette vague sans fin s’arrêtera
Que la personne que tu aimes et toi vous aimerez pour 100 ans
À la poursuite d’un papillon
Je lève les voiles
Pour la fête des mères
S’il te plait, envoi moi une feuille de hanamizuki
Tu n’as pas à attendre
Tu n’as pas à comprendre
Refrain:
La roseur de tes joues quand tu rougis
J’espère que la fin de ce rêve sera parfaite
Que la personne que tu aimes et toi vous aimerez pour 100 ans
Ma patience sera récompensée un jour
J’espère que cette vague sans fin s’arrêtera
Que la personne que tu aimes et toi vous aimerez pour 100 ans
Que la personne que tu aimes et toi vous aimerez pour 100 ans
Champignons, algues laminaires, copeaux de bonites et sardines : des sources de la saveur Umami au Japon
Vous êtes-vous déjà posé cette question : « Quelle est donc cette saveur ? ».
Nos papilles gustatives distinguent aisément le sucré, le salé, l’acide et l’amer. On connait depuis des siècles l’existence de ces quatre saveurs. Or, dans les années 1900, un japonais, le professeur Ikeda, constata l’existence d’une cinquième saveur. Le célèbre chef français Escoffier l’avait lui-même décelée d’une manière empirique. Ikeda formalisa la découverte et lui donna un nom : « Umami« . Il y a quelques années seulement, de nombreux scientifiques (médecins, biochimistes …) ont confirmé l’existence de cette cinquième saveur : nos papilles sont bien dotées de récepteurs spécifiques.
La saveur Umami est très subtile et donc difficile à déceler. Mais si « Umami » signifie littéralement « Délicieux », c’est parce que les éléments qui en sont la source se combinent avec et rendent exquis les aliments autour d’eux. Mieux, associés entre eux-même, ils créent une synergie, réhaussant l’intensité des saveurs.
Qu’est-ce qui compose le Umami ?
Ikeda avait remarqué qu’une saveur autre que les quatre connues était très prononcée dans le dashi, un bouillon japonais qui sert de base à de nombreux plats, et préparé grâce à des algues appelées « kombu » (laminaires) et des copeaux de bonite (« katsuobushi« ). Le premier contient du glutamate, un acide aminé (constituant des protéines), tandis que le second contient des éléments chimiques appelés ribonucléotides – en particulier des guanylates (dans les champignons notamment) et inosinates (dans la viande et le poisson). Mélangés, ces éléments amplifient significativement le goût des aliments.
À quoi ressemble ce goût ?
Si vous mangez quelque chose de savoureux que vous auriez du mal à qualifier, il s’agit probablement d’umami. Il est bien difficile de décrire avec des mots ce goût, autrement qu’en disant qu’il est agréable, doux et plaisant au palais. En un mot : appétissant. Pour être plus concrets, citons quelques exemples d’aliments : un fromage qui a bien vieilli, un bon steak, des fruits de mer … Tout ces aliments procurent la mystérieuse cinquième saveur. Et ce n’est pas une coïncidence.
Où trouver le Umami ?
On dit en général que les aliments doivent avoir longtemps cuit – une viande par exemple (dans un pot-au-feu) – ou être « âgés » – un fromage, pour présenter cette saveur. La cuisson longue, ou la fermentation, permettraient en effet aux molécules de se modifier et de libérer le glutamate. Vous vous en délectez alors, via les capteurs gustatifs situés sur votre langue. Outre la viande et les poissons, les légumes (germes de soja, asperges …), les fruits (tomates …), les produits laitiers et le fromage en particulier sont également sources de umami.
Il est intéressant de constater que bien avant Escoffier, et, a fortiori bien avant Ikeda, en Europe comme en Asie, on avait découvert les bienfaits des aliments riches de ces substances. Ainsi par exemple les japonais mélangeaient il y a bien longtemps déjà laminaires et bonites, tandis que les italiens expérimentaient ces saveurs dans les pâtes à la bolognaise : viande et parmesan étant une combinaison idéale. Mais citons la source la plus universelle et naturelle de l’umami : c’est tout simplement le lait maternel !
Site d’Itsukushima (cliquer sur la photo pour l’agrandir)
Une photo originale, à la nuit tombante, du célèbre « Otorii » du sanctuaire d’Itsukushima (la porte du sanctuaire), île appelée aussi Miyajima et située près de la ville d’Hiroshima.
Le sanctuaire Shinto (non présent sur la photo), monté sur pilotis, fut construit au 6ème siècle tandis que le « Otorii » date du 12ème siècle. Il mesure seize mètres de haut.
Ce site est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est un des endroits les plus visités du Japon.
Pris entre ses traditions ancestrales et une certaine fascination pour l’occident, le Japon est un pays de paradoxes. Dans cette nouvelle rubrique, nous allons discuter de ces paradoxes qui parfois agacent mais qui souvent font le charme de ce pays.
Ce qui frappe le plus les étrangers qui se rendent au Japon est la juxtaposition de la tradition et du modernisme. La société japonaise est solidement ancrée dans le passé de ses traditions. Les célébrations, les différentes manières de s’exprimer strictement codifiées, les coutumes ont une place prépondérante dans la vie de tous les jours des japonais. C’est ce qui donne à cette société sa grande cohésion. Elle est en même temps tournée vers l’avenir comme le montre par exemple son engouement pour la robotique. Electronique, machines, robots, automatisme : c’est aussi le Japon de tous les jours.
Ces deux facettes se côtoient dans un numéro d’équilibriste qui nous échappe totalement. Quoiqu’il en soit, cette dualité flagrante et omniprésente est selon nous la raison principale pour laquelle le Japon nous captive autant.
Nous avons interrogé 76 étrangers (dont beaucoup de français) vivant à Tokyo afin de savoir ce qui, selon eux, rend cette ville si attrayante. Qu’apprécient-ils chaque jour au Japon, et à Tokyo en particulier ?
Tokyo à la loupe … Découvrons un peu cette métropole fascinante, la plus grande ville du monde, à travers la vision et les observations de ces personnes.
Voici les 10 réponses les plus citées.
10. La vie nocturne : seulement en dixième position, et pourtant !… Bars, nightclubs, restaurants, karaoke bien sûr … Il y en a pour tous les goûts, toutes les musiques, toutes les ambiances, du Jazz au Hard Rock. Les étrangers ont aussi leur « quartier », à Rappongi Hills. Et en plus, certains magasins sont ouverts toute la nuit. Ici c’est 24/24, 7/7; on sort souvent après le travail, même en semaine. Ceux qui veulent sortir le soir trouveront mille raisons de le faire.
9. Explorer l’Asie : de Tokyo, où se trouvent deux aéroports internationaux, vous pouvez explorer l’Asie. La Corée du Sud est à deux heures d’avion, Shanghai ou Taiwan à moins de 3 heures, Manille à 4 heures, Bankok et Ho Chi Minh à 6 heures, le Népal à 7 et New Dehli à moins de 8 heures. On peut trouver des « packages » au départ de Tokyo à des prix très attractifs, avec vols directs. Vivre au Japon, et à Tokyo en particulier, est aussi l’occasion aussi d’aller en Australie (avec la société low cost australienne Jet Star) : la barrière de Corail est à moins de 8 heures d’avion, et à Hawaii (8h d’avion aussi), deux destinations très communes pour les japonais. Enfin, Tahiti est à 12 heures d’avion – et donc Tokyo à « mi-chemin » entre la France et la Polynésie. Vivre à Tokyo permet ainsi d’explorer de nouvelles destinations plus facilement.
8. L’art et la culture : pour les amateurs d’art, c’est fabuleux … Tous les grands artistes exposent à Tokyo … et une infinité d’autres, inconnus. Expos en tous genres, concerts, galeries d’art … Des centaines de galeries d’art jalonnent les rues de Tokyo. De quoi passer ses weekends à la découverte de nouveaux artistes.
7. Les weekends (encore plus) dépaysants : de Tokyo, vous pouvez facilement et rapidement explorer le Japon. Pour les sportifs, plages (spots de surfs …) et montagnes (le ski bien sûr) sont accessibles en moins de deux heures. Pour les amateurs de randonnée, la campagne et la nature ne sont qu’à un pas (ou presque). Pour ceux qui désirent explorer d’autres villes, le shinkanzen (l’équivalent du TGV) vous permet d’aller, par exemple, à la merveille Kyoto en deux heures.
6. La propreté et la sécurité : ces deux caractéristiques sont souvent citées conjointement pour expliquer qu’on se sent bien à Tokyo. On s’y toujours en sécurité. Ici, pas de pickpocket. Au contraire, oubliez votre portefeuille au restaurant, et vous l’y retrouverez deux heures plus tard. Quelques vols de vélo, souvent vite élucidés par une police qui en a le temps. C’est à peu près tout. La propreté surprend aussi, a fortiori dans une si grande métropole. On s’étonne de l’absence de poubelles et de la propreté des rues. Les japonais balayent devant leur porte … au propre (toujours), comme au figuré (souvent). Paradoxalement, Tokyo étant divisée de très nombreux quartiers, offre souvent à ses habitants un esprit de « village ». On rencontre ses voisins en faisant ses courses et on se voit au temple, au parc, pendant les fêtes estivales …
5. La nourriture : y-a-t-il une ville qui dispose d’autant de restaurants ? Probablement pas. Il y aurait près de 100.000 restaurants à Tokyo dont 20.000 restaurants de râmen ! C’est aussi au Japon qu’on trouve le plus de restaurants étoilés Michelin – Tokyo est la ville qui en possède le plus au monde. Gastronomie japonaise, gastronomie étrangère, cuisine nouvelle … Des restaurants de toutes sortes, de tous les pays et pour tous les budgets. On peut manger très bien (entrée, plat principal, boisson) pour 1.000 Yens, soit juste un peu plus de 7€ ! On se régale avec les papilles et avec les yeux au célèbre marché du poisson Tsukiji ou tout simplement dans les centres commerciaux où de gigantesques « marchés » sont l’occasion de découvrir des multitudes de plats et ingrédients japonais. Une merveille.
4. Le shopping : des centaines de centres commerciaux … Imaginez les Galeries Lafayette tous les 500 mètres ? À Ginza, on trouve pléthore de marques, vêtements et accessoires. On flâne à Omotesando pour les grandes marques et à Shinjuku où les « depatos » (centres commerciaux) se succèdent entre les gratte-ciels. On aime se balader à Shibuya – les jeunes, surtout. Il y en a pour tous les goûts. Les geeks ne sont pas en reste avec le quartier de l’électronique à Akihabara. Et les fous de cosplay ou Gothiques adorent les petites echoppes d’Harajuku.
3. Le réseau des transports est excellent. Plus de cent lignes de train/métro et près de mille gares … Se déplacer à Tokyo est d’une simplicité déconcertante, tout au moins relativement à la frayeur que cela peut susciter au premier abord. Le métro japonais est réglé comme une horloge. Ponctuel, sans grève, très bien desservi et propre. Que demander d’autres, n’est-ce pas ? Les bus fonctionnent aussi très bien. Et on n’a aucun mal à trouver un taxi à toute heure de la journée.
2. Divertissements et tourisme : à Tokyo et sa grande agglomération, on trouve des dizaines de parcs d’attractions (à commencer par Disneyland, bien sûr), et des zoos. Parcs, temples et sanctuaires sont disposés à travers la métropole. Et surtout, on peut occuper ses weekends à explorer musées et monuments et des sites aussi intéressants que pittoresques et contrastés comme par exemple Asakusa ou Odaiba … De la tradition au modernisme, Tokyo est aussi le reflet du Japon.
Et surtout :
1. La vie simple et pratique : c’est ce qui plait le plus aux étrangers vivant à Tokyo. Une atmosphère créée par un ensemble de choses, à commencer par la courtoisie des japonais qui se traduit entre autre par un service impeccable, ce dernier argument étant le plus communément cité. Où que vous vous rendiez, vous êtes toujours bien reçus. C’est agréable et reposant. Les étrangers y voient là souvent une source de sérénité nouvelle. Ils citent aussi le pragmatisme japonais qui s’illustre par exemple dans l’ouverture des magasins à des heures indues chez nous !
Nous aurions aussi pu citer les plus grandes sources d’agacement pour les étrangers de Tokyo, ou les 10 choses les plus « incompréhensibles » pour les étrangers : il est évident que la vie à Tokyo a ses mauvais côtés, comme ailleurs. Mais c’est une ville d’une richesse incroyable qui ne laisse forcément pas indifférent et qui fascine très souvent.
Une prochaine fois, nous vous dirons que faire et que visiter à Tokyo.
« Patchwork » de pâtisseries que l’on peut trouver dans un centre commercial japonais …
Un régal pour les papilles, comme pour les yeux !
Ce n’est pas un cliché, les cartes de visite – Meishi – sont très importantes au Japon. C’est un rite incontournable dans le milieu des affaires et il est important de ne pas sous-estimer ce « cérémonial » si l’on veut parvenir à ses fins.
L’usage est strict : présentez votre carte en la tournant de telle sorte que son destinataire puisse lire ce qui est indiqué dessus. Pour cela, tenez la carte par les deux coins supérieurs de la carte, les pouces sur le dessus. Il est essentiel de bien présenter la carte de visite à deux mains, sauf en cas d’échange simultané (voir photo ci-dessous). Votre interlocuteur la recevra des deux mains également, en tenant les deux coins inférieurs. Dès lors qu’une personne japonaise a des relations d’affaire avec des étrangers, elle veillera à indiquer ses coordonnées en « romaji » (notre alphabet) au verso. Réciproquement, dans la mesure du possible, veillez à présenter vos cartes avec un côté en japonais.
Voici l’ « étiquette » des cartes de visite qu’il est bon de connaitre :
1. L’échange des cartes est certainement le plus important – voir ci-dessus. Notez qu’il est possible d’offrir et recevoir une carte simultanément. Cela se fait alors respectivement de la main droite, et de la main gauche (voir photo ci-dessous).
2. Assurez-vous que votre « meishi » soit dans un état impeccable.
3. Il ne faut pas placer ses doigts sur les informations figurant sur la carte.
4. Lorsqu’on reçoit une « meishi », il faut bien prendre le temps de lire ce qui est indiqué dessus.
5. Il faut bien évidemment remercier la personne.
6. Entre japonais, la personne de rang hiérarchique inférieur présentera sa carte à une hauteur moindre que celle à laquelle l’autre personne lui présentera la sienne. Si vous avez à faire à un client ou un prospect, n’hésitez pas à procéder ainsi. Mais il ne vous tiendra pas rigueur si vous n’appliquez pas cette coutume.
7. Il est considéré comme très impoli de plier la carte, de la mettre dans la poche ou encore d’écrire dessus … Simplement du bon sens.
8. S’il y a une réunion, posez la ou les carte(s) devant vous pendant toute sa durée.
9. Conservez vos cartes dans un étui, et posez celle de votre interlocuteur sur cet étui le temps de la réunion. Si vous avez reçu plusieurs cartes, posez celle de la personne de plus haut rang sur votre étui, les autres simplement sur la table.
10. À la fin de l’entretien, rangez les cartes de visite reçues dans votre étui, sous les vôtres.
Les japonais attachent une grande importance aux détails. Ainsi, ils ne manqueront pas d’observer l’étui dans lequel vous avez rangé vos cartes de visite. L’étui, presqu’autant que la carte, est pour eux révélateur de la personne.
Si vous êtes amenés à faire affaire avec des japonais, respectez au maximum ces quelques règles qui montreront que vous vous souciez de vos interlocuteurs. C’est une manière d’instaurer un climat de confiance crucial pour travailler avec les japonais. C’est ce qui peut faire la différence entre un contrat conclu ou un échec.
Les pâtisseries japonaises (wagashi) sont souvent méconnues chez nous tandis que les nôtres connaissent un franc succès au Japon. Les deux pâtisseries sont, à notre goût, tout à fait complémentaires car elle n’utilisent pas les mêmes ingrédients. L’une est parfois très sucrée, tandis que l’autre ne l’est que modérément.
L’ingrédient de base des pâtisseries japonaises est le riz. Et l’ingrédient que l’on retrouve le plus souvent dans les desserts japonais est le haricot rouge (azuki), en particulier la pâte de haricot rouge (anko).
Voici un tour d’horizon des pâtisseries japonaises.
Dango : boules de pâte de riz (mochi) délicatement sucrées avec de la pâte de haricot rouge (anko), de la sauce soja sucrée ou un peu de sirop. Souvent disposées en brochettes (voir dans la photo du haut).
Manju : petit gâteau cuit à la vapeur, fabriqué à partir de poudre de riz et de sarrasin, et à l’intérieur duquel on place du anko (autour du dango se trouvent plusieurs manu dans la photo du haut).
Sakuramochi : gâteau de riz fourré de anko et enroulé dans une feuille de cerisier saumurée, que l’on mange aussi (photo ci-dessus, en bas à droite).
Kashiwamochi : comme le sakuramochi, mais enveloppé dans une feuille de chêne que l’on ne mange pas, elle.
Yatsuhashi : pâte de riz pliée en triangle, comprenant du anko et de la poudre de cannelle. Parfois d’autre saveurs sont ajoutées, comme le thé vert. Une des grandes spécialités de Kyoto (voir photo ci-dessus, en bas à gauche).
Mizuyôkan et Kuriyôkan : gelée de anko confectionnée avec de l’agar-agar, un peu de sucre et parfois avec des morceaux de figue, de patate douce ou de marron pour le Kuriyôkan. Cela ressemble à une pâte de fruit, en beaucoup moins sucré.
Kaitenyaki et Taiyaki : gaufrette fourrée de anko, respectivement de forme ronde ou ayant la forme d’un poisson.
Monaka : deux gaufrettes de riz entre lesquelles on place des haricots rouges azuki.
Melonpan : petit pain sucré en forme de demi-melon, avec une croûte « biscuitée ». À l’origine sans ajout, ils sont désormais souvent au goût de melon, ou encore au chocolat ou au sirop d’érable.
Anpan : petit pain brioché fourré de anko ou de pâte de sésame ou encore de marron.
Comme dans beaucoup d’autres domaines et comme pour notre pâtisserie, l’aspect visuel compte beaucoup dans la pâtisserie japonaise. Les gâteaux sont ainsi un régal non seulement pour les papilles, mais pour les yeux – comme vous pouvez le constater dans la photo ci-dessus. Les emballages eux-mêmes sont aussi toujours très soignés.
Lorsqu’on découvre les desserts japonais, l’usage fréquent du haricot rouge et, au contraire, l’utilisation très parcimonieuse du sucre, sont des surprises que l’on n’apprécie pas forcément. Au Japon, pas de tartes, pas d’éclairs, pas de millefeuilles ni de baba au rhum (ou alors dans les pâtisseries françaises des grandes villes). Mais à l’instar de la culture japonaise elle-même, on apprend à apprécier la saveur de ces gâteaux. On s’habitue à leur goût qu’on trouvait manquer de saveur auparavant. Et on finit même par savourer ces pâtisseries que l’on déguste selon la tradition avec un thé vert dont la douce amertume est le parfait complément.
Ittadakimasu ! Bon appétit et à bientôt pour des recettes !
Une biche en liberté, dans un sanctuaire Shinto de Nara, région du Kansai, au Japon.
Juste un peu d’innocence et de calme dans cette actualité un peu agitée …
Nous lançons une nouvelle rubrique. Lorsque nous en aurons l’occasion, nous vous ferons découvrir le cinéma japonais contemporain en vous proposant un film que nous avons aimé.
Les films japonais parviennent souvent à faire vibrer la corde sensible et sont donc riches en émotions. Hélas, peu de films japonais sont traduits ou sous-titrés en français et cela limite l’éventail de films à vous proposer.
Un parfait exemple de film émouvant, « Tel père, tel fils » est encore à l’affiche. Si vous ne l’avez pas encore vu, précipitez-vous. C’est un film très touchant. Un film authentique qui ne pourra pas vous laisser insensible. L’innocence si juste des enfants, le déchirement d’une mère sidérée face à un dilemme, la connivence entre père et fils, l’évolution sous nos yeux des protagonistes … Tout est tellement vrai.
Un film profond à ne manquer sous aucun prétexte. On ne vous en dit pas plus. À vous de voir …
Le thé vert est-il si bénéfique pour la santé ?
Vers le 8e siècle, le thé fut importé au Japon de Chine par des moines bouddhistes. Longtemps, il fut réservé aux nobles et autres privilégiés. Avant que sa consommation ne se démocratise, particulièrement durant l’ère d’Edo, on le considérait comme un médicament : on le disait améliorer la digestion et être bon pour le coeur, entre autres bienfaits. Aujourd’hui, les scientifiques se penchent sur ce qu’est susceptible d’apporter ce breuvage asiatique.
*** Cet article n’est pas une étude scientifique mais a pour but de vous faire part des connaissances actuelles sur ce sujet ***
Qu’est-ce que le thé vert ?
Le thé vert est issu d’une plante qui s’appelle Camellia Sinensis. Selon la manière dont les feuilles sont traitées, on obtient du thé noir, du thé oolong ou du thé vert. Pour produire ce dernier, les feuilles ne sont pas fermentées (pas oxydées), tandis que le thé noir est complètement fermenté.
Que contient le thé vert ?
Le thé vert contient de nombreux éléments nutritionnels. Acides aminés, enzymes, lipides, hydrates de carbone, carotenoides, tocophéroles, ainsi que des vitamines, de la caféine et divers composés minéraux notamment … La liste est longue !… Parce qu’il n’est pas fermenté, il contient surtout une grande concentration de polyphénols, des anti-oxydants très efficaces. Aucun autre thé ne contient autant d’anti-oxydants que le thé vert. Notons au passage que ce sont justement les polyphénols qui donnent au thé vert son amertume.
Les anti-oxydants neutralisent les radicaux libres, ces éléments qui contribuent à accélérer le processus de vieillesse voire à provoquer certaines maladies en modifiant l’ADN et donc les cellules. Ce sont ainsi les polyphénols qui agiraient pour donner au thé vert sa réputation de boisson bonne pour la santé. Nous avons cherché à savoir si cette réputation est justifiée.
Notre conclusion :
… Difficile de s’y retrouver !
De nombreuses études ont affirmé les effets bénéfiques de cette boisson, peut-être renforcées par le fait que l’espérance de vie des japonais est une des plus élevées au monde. D’autres études tempèrent ces affirmations et il est par conséquent difficile de faire la part des choses entre mythe et réalité. Ce qui est toutefois remarquable est l’étendue des bienfaits qu’aurait le thé vert. Jugez-en plutôt.
Le cancer : une pléthore d’études scientifiques ont été et continuent d’être réalisées. Les polyphénols contenus dans le thé vert joueraient bien un rôle préventif contre le cancer et même dans certains cas, ralentiraient le développement de certains cancers. Toutefois, une étude tendant à montrer ces effets bénéfiques est souvent contredite simultanément par une autre étude ! D’autre part, beaucoup d’études ne sont pas réalisées sur des personnes mais seulement dans les laboratoires. Enfin, des résultats sont différents selon que certains seuils (par exemple « plus que 5 tasses par jour ») soit atteints ou non. Il est par conséquent très difficile de faire la part des choses. Notons que les effets bénéfiques sembleraient les plus avérés sur les cancers de la peau (grâce à ses propriétés anti-inflammatoires sur lesquelles nous allons revenir), du sein et de la prostate tandis qu’ils sont plus discutables pour les cancers de l’estomac ou des poumons, par exemple.
Les maladies cardio-vasculaires, le cholestérol : le comportement de milliers de japonais a été suivi pendant plus de 10 ans et les conclusions qui en découlent semblent montrer une corrélation entre les risques de maladies cardio-vasculaires et la consommation de thé vert. Plus on en boirait, plus le risque de développer des pathologies cardio-vasculaires serait minime. Aussi, il serait avéré que le thé vert diminuerait le taux de cholestérol et simultanément augmenterait le « bon » cholestérol. En revanche, il semblerait que les quantités à consommer soient importantes (5 tasses et plus) pour qu’il y ait un effet significatif.
Le diabète : le thé vert est réputé pour réguler le niveau de sucre dans le sang et certaines études montreraient son effet favorable contre le développement du diabète de type 1. Même chose pour le diabète de type 2. Hélas d’autre études affirment qu’il n’a pas d’effet.
Le surpoids : le thé vert pourrait favoriser le métabolisme et donc pour les personnes en surpoids la perte de poids, quoique de manière non significative.
Les maladies du foie : la catéchine (un polyphénol) aide à lutter contre certaines maladies du foie, et notamment l’hépatite virale. Mais il faudrait en consommer de fortes doses, ce qui bien sûr aurait des effets sur la santé (trop grande quantité de caféine ingérée, notamment).
Maladies inflammatoires (arthrite, maladie de Crohn …) : le thé vert a des propriétés anti-inflammatoires avérées, et aurait donc un effet sur ces maladies.
Autres : lutter contre les caries, prévenir les rhumes et la grippe … Les effets bénéfiques seraient très nombreux. Mais attention aux autres effets !
Des contre-indications aussi !
Comme un médicament, le thé vert peut avoir des effets indésirables et des contre-indications. Il est donc recommandé de parler à son médecin avant d’en consommer de fortes quantités, a fortiori si l’on souffre d’une condition médicale particulière ou si on est enceinte. Ainsi la caféine contenue dans le thé vert (notons au passage qu’elle en contient environ deux fois moins que le thé noir) rend ce dernier indésirable lorsqu’on prend des méta-bloquants. La vitamine K qu’il contient rend moins efficaces les anti-coagulants. Il réduit aussi le taux de lithium dans le sang, et complique donc le traitement de la bipolarité. Citons aussi l’effet simultané de la pilule contraceptive avec la caféine, la première allongeant l’effet de la seconde et rendant donc le mélange plus stimulant que si la boisson était consommée toute seule. Irritabilité, insomnie, maux d’estomac, nausées, … Il faut savoir que des effets indésirables potentiels du thé vert existent.
Alors que penser de l’utilité de boire du thé vert ?
Comme nous l’avons dit, il convient de prendre les résultats des études scientifiques avec précaution. En l’état actuel de la science, les effets bénéfiques du thé vert, notamment contre le cancer, ne sont pas complètement avérés. Ce que l’on sait est qu’il contient beaucoup de polyphénols et que ces derniers aident à prévenir ou lutter contre de nombreuses maladies. C’est un domaine sur lequel beaucoup de scientifiques se penchent actuellement car c’est une clé de notre bien-être. Aussi, le fait que l’on mentionne le thé vert comme bon pour lutter contre tant de trouble crée un faisceau de présomption de ses bienfaits. Bien que l’on ne soit sûr de rien encore, on peut affirmer sans se tromper que – sauf contre-indications – c’est une boisson qui est en tous cas très bonne pour la santé. Alors ne vous privez surtout pas de vos deux ou trois tasses quotidiennes !
[ Nous rappelons que cet article n'est pas une étude scientifique. Si vous avez la moindre question médicale, veuillez consulter votre médecin ! ]
Autre coutume du nouvel an japonais, les premiers jours suivant le nouvel an, on se rend au temple Shinto, ou bouddhiste. C’est Hatsumôde. On s’y rend en famille, au prix parfois d’une très longue file d’attente, pour prier et pratiquer d’autres rituels. On achète ainsi des amulettes (omamori) pour la nouvelle année, et on rend celles de l’année passée. On les dépose dans un grand feu pour symboliquement tirer un trait définitif sur l’année qui vient de s’écouler.
Parfois on y boit aussi un peu de sake. Et surtout, on lit la bonne aventure sous la forme de petits papiers (omikuji) sur lesquels sont inscrites des prédictions. Si ces dernières sont favorables, on garde le papier. Sinon, on s’en défait en l’attachant à un fil, sur le lieu même du temple.
Photo: en haut à gauche, des aliments accompagnent ozôni. Roulade d’oeuf et surimi décoré (le cheval est le signe chinois de l’année 2014). En bas à droite, du mochi grillé au four.
C’était à l’origine un plat prisé par les samouraïs. C’est désormais le plat que les japonais consomment à l’aube de la nouvelle année. Il s’agit d’Ozôni (雑煮). Ce mot est composé de deux caractères chinois signifiant respectivement « mélanger » et « mijoter ». Préparer ce plat japonais est aussi simple que son nom l’indique.
Il n’y a pas une seule recette d’ozôni mais au moins autant de recettes qu’il y a de régions. Outre le bouillon, les ingrédients sont les légumes, la viande et les mochis (gâteaux de riz).
Pour quatre personnes, préparez un bouillon de 750ml. Bouillon de poisson (daishi) ou soupe miso. Versez :
Une pincée de sel
15ml de sake
15ml de shoyu (sauce soja)
Ajoutez les légumes : carottes, daikon (radis japonais), oignons, poireaux, mitsuba (persil japonais), épinards … À vous de choisir. Et la viande : poisson ou poulet, ou encore des meatballs (« boulettes »). Laissez mijoter jusqu’à ce que les légumes soient bien tendres.
Servez, accompagné d’un bol de riz et si possible de petits plats comme les japonais le font (voir ci-contre : lotus, surimi, sardines …).
L’équipe d’AvenueDuJapon.com vous souhaite une
Excellente Année 2014 ! *
Santé, Amour, Bonheur, Prospérité …
Nous en profitons pour vous remercier de votre confiance et vous annoncer beaucoup de nouveaux produits japonais qui vous plairont. Nous espérons aussi continuer à vous faire découvrir ce fascinant pays qu’est le Japon.
Bonne Année !
明けましておめでとう
あけましておめでとう
Akmashite Omedetou !
* C’est l’année du Cheval. C’est votre année si vous êtes né(e) en 1918, 1930, 1942, 1954, 1966, 1978, 1990 ou 2002 (et pour ceux nés en janvier de 1919, 1931 … 2003)
Période de congés d’environ une semaine calée autour du jour de l’an, Oshôgatsu correspond à nos fêtes de fin d’année. Depuis l’ère Meiji, les japonais fêtent en effet la nouvelle année selon le calendrier grégorien. Avec la « Golden Week » (succession de jours fériés en mai) et Obon (célébration des ancêtres, en août), Oshôgatsu sont les vacances principales dont bénéficient les japonais. C’est, comme Obon, un moment privilégié que l’on passe le plus souvent en famille.
De nombreuses coutumes prennent place pendant Oshôgatsu.
Ômisoka
C’est la veille du jour l’an, l’équivalent de notre Saint-Sylvestre. Le programme le plus regardé à la télévision japonaise (sur la chaine nationale NHK) est diffusé. Il s’agit d’une émission où des chanteurs s’affrontent, l’équipe rouge des femmes contre l’équipe blanche des hommes. De 19h30 à 23h45, la soirée des japonais est donc accompagnée de chansons. Vers 23h, on mange un bol de toshikoshi-soba ou toshikoshi-udon. Les longues nouilles permettent selon la tradition de passer de l’ancienne année à la nouvelle (littéralement « raccompagner l’ancienne année et accueillir la nouvelle »), et sont un symbole de longévité.
On prépare aussi les plats des prochains jours (Ôsechi, voir ci-dessous). En effet, selon la tradition, on évite de cuisiner les trois premiers jours de l’année, ce qui porterait malheur. Souvent, on se contente en réalité tout simplement d’acheter les repas.
À minuit, les japonais se rendent au temple (Shinto ou bouddhiste) : c’est Hatsumôde. Sinon, ils iront l’un des jours suivants (nous en reparlerons donc très prochainement !). Au temple Shinto, on prépare le amazake, boisson sucrée faite à partir de riz fermenté (mais sans ou avec très peu d’alcool). Dans les temples bouddhistes, à minuit, on fait sonner 108 fois une grande cloche, soit, selon la tradition bouddhiste, une fois pour chaque pêché et chaque tentation terrestre. C’est « joya no kane ». Une manière de se « purifier » pour la nouvelle année.
Les « décorations »
Pour fêter la nouvelle année, les japonais décorent la maison, à l’extérieur. Shimekazari est fait de paille, de papier et d’une orange que l’on accrochent sur la porte d’entrée de la maison pour demander aux dieu la prospérité.
Shimenawa est une corde de paille tressée. On l’accroche à l’entrée pour porter bonheur et pour éloigner les mauvais esprits. Plus fréquemment, de chaque côté de la porte, ou du portail, on fixe un kadomatsu (voir ci-dessus à gauche), une décoration fabriquée avec du bambou, de la paille et des branches de pin. Ce dernier symbolise aussi la longévité. A défaut d’un vrai kadomatsu, on pose souvent des feuilles de papier avec un dessin de cet objet traditionnel.
La nourriture (Ôsechi)
Il y a de nombreux plats traditionnels du nouvel an japonais. Souvent, ces mets ont une signification basée sur un jeu de mots. Ainsi, « mame » signifie phonétiquement « haricots noirs » mais aussi « la santé ». Outre ces haricots noirs, on mange de la daurade en espérant beaucoup de bonheur, des crevettes pour une longue vie (l’apparence de la crevette suggérant un vieillard barbu au dos recourbé), des omelettes (le jaune symbolise l’or, la blanc l’argent), une algue appelée konbu pour des moments joyeux, des oeufs de harengs ou des oranges amères pour la fertilité si l’on veut un enfant. Au-delà du double sens que les japonais donnent aux mots, ils privilégient à cette période de l’année des plats qui se conservent facilement, notamment des aliments secs. Le 7 janvier, pour se remettre des festivités, ils mangent la soupe des « 7 épices » (nanakusagayu).
Mais ce qu’on consomme le plus pendant Oshôgatsu est le mochi. Il s’agit de gâteaux de riz. Le riz gluant bouilli est placé dans un mortier de bois et pilé au moyen d’un maillet. La pâte de riz obtenue est ensuite passée au four et mangée avec de la sauce soja (shoyu). Ou alors on la mange dans sa soupe.
Les salutations d’usage et autres coutumes
Avant Oshôgatsu, il est coutume de souhaiter la bonne année, « yoi otoshi wo » : « passe une bonne nouvelle année ». En janvier, on salue les gens en leur souhaitant un bon début d’année : « akemashite omedetô« .
Il est aussi coutume d’offrir aux enfants de l’argent dans de jolies enveloppes décorées (voir photo ci-contre), c’est otoshidama. Aussi, les japonais passent beaucoup de temps à préparer et envoyer leurs voeux par des cartes postales qu’ils fabriquent souvent eux-mêmes (nengajô). C’est l’occasion de rester en contact avec ses amis et connaissances, et de leur donner des nouvelles de sa famille. Sur la carte postale, on imprime en effet le plus souvent une photo familiale, ainsi que la représentation du signe chinois de la nouvelle année (le cheval en 2014). Les « nengajô » vendues par la poste japonaise possèdent un numéro de loterie dont le tirage est effectué à la mi-janvier.
Comme souvent au Japon, la vie est rythmée par le poids des traditions, a fortiori pendant une période festive comme Oshôgatsu. Certains disent que c’est la manifestation d’un certain conformisme. Mais c’est avant tout un moyen de maintenir la cohésion de la société, et surtout de renforcer l’importance de la famille.
Le bain – ofuro (prononcer « aufouleau ») est très important au Japon. Non qu’il ne le soit pas chez nous. Mais c’est au Japon, sinon une cérémonie, un moment essentiel de la journée, l’hiver surtout.
Autrefois, les japonais se rendaient au bain public (les sento, qui existent toujours) pour faire leur toilette. C’était aussi l’occasion de socialiser avec ses voisins. Aujourd’hui, cette dimension sociale a été maintenue, même si elle est désormais limitée au cercle familial. On prend des bains en famille, avec son papa et/ou sa maman – les enfants ont souvent de nombreux jouets, posters, puzzles, conçus spécialement pour cet endroit, notamment des jeux éducatifs pour apprendre à lire pour les plus petits, les tables de multiplications pour les plus grands, ou encore la géographie …
Comme un onsen (bain thermal), c’est d’abord un moyen de se relaxer. Mais surtout, l’hiver, c’est le moyen de bien chauffer son corps pour affronter le froid … de la maison.
Au Japon, le chauffage central est peu utilisé, hors de l’île d’Hokkaido qui se trouve au nord. Poids de la tradition, soucis des économies d’énergie ? Sans doute un peu de tout cela. Toujours est-il qu’en général les parties communes ne sont pas chauffées (couloirs, WC, salle de bain). Et on ne chauffe les pièces que lorsque l’on s’y trouve (les habitats modernes disposent de climatiseurs réversibles). Ainsi les chambres ne sont chauffées que peu avant de se coucher, et le séjour n’est chauffé que lorsqu’une personne s’y trouve. C’est la raison pour laquelle la température dans la maison atteint couramment 12 voire 10 … voire 8 degrés parfois ! Il est donc indispensable de prendre un bain pour chauffer son corps. Un quart d’heure dans une eau à 41 ou 42 degrés, et vous êtes prêts à affronter le froid dans la maison. Faisons justement un petit aparté en posant cette question :
Pourquoi un pays aussi moderne que le Japon ne construit-il pas des maisons avec le chauffage central ?
Il y aurait plusieurs réponses à cette question primordiale pour tout étranger ayant foulé le sol nippon en hiver.
1. Une raison évidente est que les habitations japonaises ne sont pas bien isolées. Les murs sont peu épais. Est-ce pour se conformer aux normes antisismiques, les habitations devant être plus « flexibles » ? En tous cas, les japonais ont justement le souci de limiter le coût de construction, gardant toujours à l’esprit la menace permanente de dommages dus à un tremblement de terre.
2. Les hivers sont assez doux au Japon. En revanche, les étés sont très chauds. La température peut être écrasante en août (plus de 40 degrés), pendant plusieurs semaines. Le souci des japonais serait donc de lutter contre la chaleur de l’été plutôt que la froideur de l’hiver.
3. Enfin, voici une explication a priori peu rationnelle mais pourtant bien réelle. La culture japonaise est issue du shintoïsme, de l’animisme. De cela découle le fait que les japonais sont très proches de la nature. Il est ainsi naturel, presque souhaitable, qu’il fasse froid en hiver. Quiconque connait le Japon comprendra ce qui peut surprendre notre façon de pensée cartésienne.
On a donc bien froid au Japon l’hiver, mais on s’habitue grâce à quelques « trucs » : trois ou quatre ou cinq pull-overs, autant de couvertures sur le lit/futon, les « bouillottes » électriques, les tapis chauffants, le kotatsu désormais électrique lui aussi (il s’agit d’une table avec un chauffage dessous – autrefois les japonais dormaient autour d’un kotatsu chauffé au charbon de bois) ou encore le siège … des toilettes chauffants, eux aussi. On boit aussi du thé vert chaud mais surtout, vous l’avez compris : on prend des bains !
Les particularités du « ofuro »
On ne prend pas un bain au Japon comme on le prend chez nous. La règle fondamentale à savoir pour l’étranger avant de prendre un bain au Japon est qu’il faut se laver avant d’y entrer. C’est logique puisque sa fonction première est de chauffer.
Une salle d’eau japonaise contemporaine est composée de cette manière :
. Espace « Lavabo » : lavabo, pharmacie, placards et souvent la machine à laver le linge, soit en tout 2 mètres carrés environ. Classique.
. Espace « Ofuro », lui-même divisé en 2 parties. Cet espace est séparé d’une manière parfaitement étanche de la partie « Lavabo » par une porte. On peut éclabousser comme on veut lorsqu’on se lave – c’est conçu pour cela.
L’espace ouvert « Ofuro » se compose de la partie « Douche » d’un mètre carré environ : c’est en fait l’équivalent d’une cabine douche sauf qu’elle comprend aussi le bain. La douche est suspendue (on peut décrocher le pommeau et le fixer à deux hauteurs, une pour les enfants, une pour les grands), il y a un grand miroir, un petit banc pour s’assoir, un robinet situé à 30 cm du sol pour remplir les baquets et bassines qu’on utilise pour se laver, des étagères pour disposer savons et shampooings. C’est là qu’on y fait ses ablutions, avant de rentrer dans la baignoire connexe. Cette dernière est différente de la nôtre : elle est moins longue (presque carrée) mais plus profonde : on ne peut étendre les jambes. Pour avoir son buste entièrement immergé, il faut les plier. Pas de bain moussant mais des sels de bains effervescents à la fleur de cerisier, au yuzu …
Des commandes électroniques sont disponibles : réglage de la température du bain (thermostat), bouton d’alarme et autres fonctions … Un autre panneau de commande est souvent présent dans la cuisine des habitations modernes : on peut ainsi faire couler ou réchauffer à la température souhaitée le bain sur la simple pression d’un bouton. Une alarme retentit dans la maison lorsque c’est prêt. Enfin, un couvercle (composé de deux parties) est posé sur le bain afin d’en conserver la chaleur puisque l’eau est destinée à être ré-utilisée plus tard par les autres membres de la famille. Le couvercle sert aussi à limiter un peu l’humidité (problème récurrent au Japon, et pas seulement dans cette pièce). On le retire ensuite et on le pose contre le mur, un crochet étant prévu à cet effet. Une fois qu’on a bien chauffé son corps, il ne reste plus qu’à se rincer, se re-laver, et voilà, on est prêt à se glisser dans le futon et ses nombreuses couvertures !
Joyeux Noël à tous !
メリー クリスマス
L’équipe d’AvenueDuJapon.com
Noël n’a bien entendu pas la même signification au Japon que chez nous, mais les japonais le fêtent tout de même.
À vrai dire, Noël n’a pas de signification ici, c’est tout simplement une manifestation de l’influence de l’occident, et des Etats-Unis en particulier. Ici, tout le monde comprend « Merry Christmas » – à prononcer « Meli coulissoumasou ». Le père Noël existe bien. On l’appelle Santa (du Santa Claus américain) … Ou plutôt Santa-San (marque de respect bien méritée pour celui qui gâte nos enfants). Santa-san gâte sans doute moins les petits japonais que nos enfants, mais il ne manque en général pas de passer dans les chaumières nippones (pourtant privées de cheminées). Les boutiques et les rues sont décorées même si encore une fois, cela n’atteint pas l’embellissement de nos villes et villages. En somme, vous l’aurez compris, Noël au Japon est un Noël « light ». Pour preuve, précisons que le 25 décembre n’est pas un jour férié au Japon ! Kanpai quand même et … メリー クリスマス * !
* Merry Christmas
En hiver au Japon, on voit souvent dans les jardins des arbres avec de gros fruits jaune-orangés. Ce sont des yuzus, « citrons japonais ». Fleurs blanches en été. Fruits mi-mandarine, mi-pamplemousse en hiver, ils ont en effet une taille d’environ 7 cm, voire plus. Leur couleur, ni vraiment orange, ni vraiment jaune, en fait leur originalité, tout comme leur goût, ni clémentine, ni pamplemousse, ni citron. C’est bien un fruit unique, que l’on trouve dans le sud-est asiatique seulement.
Au Japon, on utilise son arôme dans la cuisine bien sûr : desserts, marmelades et dans de nombreux plats comme on utilise chez nous le citron. Son vinaigre est un délice. Mais c’est aussi une fragrance très usitée, comme le montrent les nombreux encens qui en possèdent, ou les huiles aromatiques qui en dérivent.
Si nous vous parlons aujourd’hui de ce fruit souvent méconnu en Europe, c’est aussi un prétexte pour vous parler d’une coutume japonaise de saison. Le jour du solstice d’hiver, les japonais prennent souvent un bain dans lequel ils mettent des yuzus – entiers, ou coupés. Selon cette tradition, un bain au yuzu donne la vigueur nécessaire pour surmonter la froideur de l’hiver et ne pas attraper du rhume.
On dit que c’est une des vues les plus spectaculaires au Japon. Voici un panorama de la ville d’Hakodate, point d’entrée principal (avec le tunnel sous-marin Seikan) sur l’île d’Hokkaïdo, l’île la plus au nord des quatre principales de l’archipel. La vue à partir du Mont Hakodate montre que la ville est située sur une quasi-péninsule. Hakodate est bien entendu un port. Elle est connue pour la culture des algues mais surtout pour ses calamars. Comme dans toute l’île septentrionale, les cultures aïnous (les premiers habitants) et russes orthodoxes (proximité de la Russie) sont présentes.