La semaine dernière nous vous présentions le shabu-shabu. Aujourd’hui, nous allons vous parler de Owen (prononcer « Odaine »), un autre plat hivernal japonais très communément préparé, et qui s’apparente au shabu-shabu.
Le Oden est simple à préparer. Comme pour le shabu-shabu, le plus difficile consistera à se procurer les ingrédients japonais. Mais bien entendu, libre à vous d’expérimenter avec les ingrédients de votre choix et plus accessibles (carottes, boeuf, tofu, saucisses, du surimi, du poulet …). Les recettes japonaises elles-même varient beaucoup, d’une région à l’autre, voire d’une famille à l’autre …
Quelques suggestions d’ingrédients japonais – l’occasion aussi de vous présenter certains produits peu connus chez nous :
. Un tiers de daikon (radis japonais) à couper en grosses rondelles
. Un konnyaku (konjac) – coupez-le éventuellement en triangle comme les japonais le font
. Des atsuage, ganmodoki (sortes de tofu frit) (voir photo – cliquer pour agrandir)
. Du chikuwan (sorte de surimi), hanpen (paté de poisson) ou satsumaage (gâteau de poisson frit)
. Des algues kombu
Ajoutez également :
. Un oeuf dur par personne
. Une pomme de terre par personne, à peler et couper en deux
. Du chou
Le bouillon
Le bouillon est un dashi classique. Le dashi est un bouillon de poisson. Les japonais eux-même utilisent souvent du dashi tout fait, voire instantané. Si le coeur vous en dit, faites votre propre bouillon ainsi :
. Deux litres d’eau
. Un konbu (à retirer un peu avant ébullition – voir article sur le shabu-shabu)
. 30g de katsuobushi (petits copeaux de bonite séchée) à ajouter après avoir retiré le konbu – à ce moment, éteignez bien le feu le temps que le katsuoboshi se dépose au fond de la casserole.
Puis ajoutez les ingrédients suivant, portez à ébullition et éteignez :
. 100ml de mirin (sake très doux pour assaisonnements)
. 100ml de shoyu (sauce soja)
. 2 cuillères à café de sake,
. 1 cuillère à café de sucre
Disposez les ingrédients dans la casserole. Laissez mijoter à feu doux une bonne heure.
Les kaitenzushi sont des restaurants de sushi où l’on peut s’assoir à un comptoir sur lequel est disposé un tapis tournant. Vous saisissez les assiettes que vous voulez ou vous commandez les sushis afin qu’ils soient préparés spécialement pour vous. À la fin du repas, une serveuse vient compter les assiettes selon leur couleur, chaque couleur correspondant à un prix (voir ci-contre).
Sushi au saumon, au thon rouge, à la salade de thon, à la salade de crabe-mayonnaire, à la pieuvre, à la seiche, à l’oursin, à la méduse (si, si !), aux oeufs de saumon, à la coquille St Jacques … Mais aussi des salades, des makis divers et variés, du plus simple au concombre à ceux au nato et autres délices. Des desserts (fruits, gelées, gâteaux) sont aussi proposés, ainsi que des assiettes destinées aux enfants, des assiettes de frites notamment.
Au-dessus, le menu d’un kaitenzushi : les assiettes (en général une paire de sushi par assiette) vont de 130 Yens (1€) à 580 Yens (4,5€). Il s’agit de restauration « rapide », à ne pas comparer aux sushiya, les restaurants de sushi de standing.
Souvent le service inclue une soupe miso. Vous vous servez à volonté de thé vert macha (thé en poudre), de shoyu (sauce soja) et gingembre, tout cela disposé à disposition de chaque client sur le comptoir.
Ainsi pour 9€ on peut manger une douzaine de sushis ou makis, une soupe miso et du thé vert. En général, 12 sushis suffisent à vous rassasier. C’est donc un bon repas, pour pas cher.
Découvrez nos kits pour sushis (kakis) !
On emploie souvent l’expression « Être Zen » ou « Rester Zen » mais qu’est-ce que le Zen ?
Le Zen est tout simplement une forme de bouddhisme qui met l’accent sur la méditation, dans une position assise, tel que la pratiquait le fondateur du bouddhisme, Siddhartha Gautama. Bouddha. Cette posture s’appelle le Zazen.
Le Zazen est donc un entrainement spirituel qui conduit à la méditation.
Comment pratiquer le Zazen ?
Une bonne posture est indispensable à une bonne respiration :
1. Asseyez-vous dans la position du Lotus (ou en tailleur) : pied droit sur ou contre la cuisse gauche et vice versa. Installez éventuellement un coussin pour plus de confort. Si cette position est inconfortable, vous pouvez vous mettre à genoux, calé(e) avec un coussin.
2. Disposez vos mains d’une de ces manières :
3. Restez bien droit(e) : colonne vertébrale droite, sans crisper les épaules
La respiration est évidemment primordiale pour la méditation. Elle se fera par le nez. Voici comment :
1. Fermez les yeux à moitié, votre regard posé sur un point à un ou deux mètres devant vous
2. Inspirez profondément et portez votre attention sur le flux d’air qui monte de la base de votre colonne vertébrale jusqu’à un point situé entre vos yeux, appelé Miken
3. Conservez cette posture et imaginez que du Miken, tel un soleil, irradie une source de chaleur et de lumière
4. Expirez doucement en sentant le flux d’air traverser votre visage, puis votre gorge et votre poitrine jusque l’abdomen, juste au-dessus de votre nombril.
Recommencez.
Ce qu’il faut retenir :
La méditation a pour but de vider votre esprit de toutes pensées. L’essentiel pour cela est de vous concentrer sur votre posture et votre respiration (le « miken » vous aide à cela mais vous pouvez y parvenir sans). Cet état favorise l’afflux de sang dans votre cerveau et cela vous procure une grande et réelle sérénité. Ce qu’on appelle communément être « Zen ».
En hiver, c’est l’un des paysages les plus pittoresques du Japon. Sur le Mont Zao (entre les préfectures de Yamagata et Miyagi), à 1800 mètres d’altitude, s’élèvent des centaines de « Monstres de neige » pouvant faire plus de quatre mètres de hauteur. Il s’agit tout simplement de pins recouverts d’épaisses quantités de glace et de neige. Touristes, randonneurs et skieurs s’y rendent chaque année avant la fin de l’hiver pour améliorer ce spectacle.
Recette typiquement hivernale, le shabu-shabu (prononcer « shabou-shabou » – ce nom vient du son du bruissement de la viande qui cuit) est, selon certains japonais, un « pot-au-feu » … Nous dirons plutôt qu’il s’apparente à une fondue bourguignonne … sans l’huile, comme souvent dans la cuisine japonaise …
La seule difficulté consistera à trouver les exacts ingrédients japonais : rendez-vous pour cela dans une épicerie asiatique, ou sur notre site pour quelques-uns de ces ingrédients.
Le shabu-shabu est très simple à préparer. Il vous faut bien entendu des légumes et de la viande de boeuf qui sera coupée en tranches très fines. L’épaisseur du papier, ou presque. Les japonais utilisent aussi des sauces spéciales, une à base de sésame et une autre à base de shôyu (sauce soja), le ponzu.
Faites chauffer de l’eau à chaleur moyenne pendant 10 minutes avec du kombu (laminaire, algue séchée) qu’il faudra toutefois retirer avant l’ébullition. Ajoutez les légumes : si possible des champignons shiitake et enoki, du poireau japonais, du chou chinois … Plus simplement, rassurez-vous : du cresson, du poireau, du broccoli et des carottes feront l’affaire !
Il ne vous reste alors plus qu’à plonger la viande à l’aide de vos baguettes et à déguster avec légumes et sauces, tout cela accompagné d’un bol de riz et d’une bière ou un bon sake !
Itadakimasu !
Les fruits au Japon sont incroyablement chers – et nous ne parlons pas de cas extrêmes (la fraise à plusieurs centaines d’euros ou la pastèque à plusieurs milliers d’euros).
La pomme à plus de 150 Yens (soit plus de 1€) est dans chaque supérette : c’est bien ce que les japonais sont habitués à payer pour manger des fruits. Et lorsqu’ils vont dans le « depato » (centre commercial) près de chez eux, ils trouvent des barquettes de fraises à 30€ ou des melons à 65€ pièce – voir photos ci-contre et ci-dessous.
Pourquoi les fruits japonais sont-ils si chers ? Il y a plusieurs raisons à cela :
1. Le gouvernement japonais applique toujours un certain protectionnisme : il n’est pas facile d’exporter des fruits au Japon. Il y a donc moins de concurrence.
2. Les terres arables sont peu importantes.
3. La main d’oeuvre est avant tout locale (peu d’immigration), et donc chère.
4. Les méthodes de cultivation sont « artisanales » et non industrielles. On fait moins appel aux pesticides, notamment.
5. Les agriculteurs japonais sont très sélectifs et privilégient la qualité à la quantité.
Le consommateur japonais est aussi très sélectif et porte autant d’attention aux détails que les agriculteurs. Les fruits doivent être bons bien sûr, mais ils doivent être beaux aussi. Et ils sont tout cela. Remplis de saveurs. D’arômes sucrés. C’est un délice. Et dans la plus grand tradition japonaise, les fruits sont magnifiques. Formes sphériques parfaites. Couleurs vives et chatoyantes. Une attention particulière est aussi apportée à leur conditionnement et leur apparence – ils sont parfois affublés de … bonnets !
Mais tout cela s’explique surtout par le fait que les fruits sont souvent objets de cadeaux. On offre un panier de fruits (à 12,000 Yens, soit plus 90€ ci-contre) comme on offrirait un gros bouquet de fleurs. Les cadeaux sont très importants au Japon. On en offre beaucoup, notamment en signe de gratitude, pour remercier quelqu’un. Et il est alors primordial que ces cadeaux présentent une apparence parfaite.
Tous les centres commerciaux proposent ces fruits délicieux. Ailleurs, certaines boutiques de luxe aux allures de bijouteries (voir ci-dessous) proposent des fruits encore plus exceptionnels, où le melon coûtera 120€ au lieu de « seulement » 60€.
Évidemment, nous n’avons pas goûté ces fruits-là … Comment des fraises à 80€ la barquette pourraient-elles être vraiment meilleures que des fraises à 30€ la barquette !
Les japonais fêtent aussi la Saint-Valentin mais d’une manière originale : c’est la femme qui offre un cadeau à l’élu de son coeur. Les chocolatiers sont parvenus à imposer leur volonté : le cadeau offert est du chocolat (souvent en forme de coeur, bien entendu). On dit d’ailleurs que ces compagnies effectuent la moitié de leur chiffre d’affaire annuel à cette occasion …
Dès l’école primaire, les petites filles offrent des chocolats aux garçons qu’elles préfèrent. L’occasion pour les jeunes gens de déclarer leur flamme.
Autre originalité de la Saint-Valentin japonaise : la création du « White day » un mois plus tard. Le 14 mars, ce sont en effet les hommes qui offrent à leur dulcinée un cadeau, de valeur supérieure (un cadeau de valeur inférieure serait de mauvais augure et donc très mal pris …).
Enfin, il faut noter une nuance importante – au cas où vous seriez surpris de recevoir du chocolat de la part de japonaises. Il est en effet de coutume pour ces dernières d’offrir aussi des chocolats à des hommes pour lesquels elles n’ont pas de sentiments autres qu’amicaux, au plus. C’est ce que l’on appelle le « giri-choco » (prononcer « guili-tchoco », « gili » signifiant « obligation »). C’est aussi souvent destiné à des collègues ou même à son patron; c’est un geste de gratitude. Les filles entre elles s’offrent également du chocolat. On appelle cela « tomochoko », le chocolat des amies.
Bonne Saint-Valentin !
Le tofu est une pâte confectionnée principalement à partir de lait de soja, que l’on trouve le plus souvent très insipide.
Encensé par les végétariens, ignoré par les autres, le tofu est-il si bon ? « Bon » comme « savoureux » et « bon » comme « bon pour la santé » ?
Voici 10 raisons pour lesquelles il faut manger du tofu, que vous soyez végétariens ou pas. Il ne s’agit pas d’en manger tout les jours. Il s’agit juste de l’inclure dans votre alimentation.
1) Tout le monde le sait, le tofu est une source de protéines importante. D’un point de vue nutritionnel, il remplace la viande avantageusement puisqu’il est dépourvu de graisses.
2) C’est une nourriture qui vous procure l’énergie dont vous avez besoin : il contient du fer (pour vous aider à lutter contre la fatigue) et, comme nous l’avons vu, il est riche en protéines. Idéal si vous faites de l’exercice. Parfait aussi pour la croissance des enfants.
3) Riche en acides gras Oméga-3, il contribue à réduire votre taux de « mauvais » cholestérol, d’autant plus s’il remplace la viande dans votre alimentation !
4) Grâce encore à ses Oméga-3, c’est un aliment qui est recommandé aux femmes enceintes. Les Oméga-3, contenus aussi dans le poisson, sont bénéfiques pour le développement du cerveau des bébés. Autre source d’Oméga-3, le poisson peut être source de substances nocives, le mercure en particulier. Il est donc préférable de manger du tofu !
5) Les isoflavones, dont le tofu est riche, contribuent à mieux réguler les effets si désagréables de la ménopause, tout simplement car ils agissent comme l’œstrogène.
6) De la même façon, les isoflavones auraient des effets favorables sur la prostate, retardant l’augmentation de volume de cettte glande.
7) Le tofu contient des anti-oxydants, considérés comme facteurs bénéfiques contre le développement de cancer (voir notre article sur le thé vert).
8) Comme tout aliment riche en anti-oxydants, le tofu contribue aussi à lutter contre le vieillissement : contre le rides, contre la perte de cheveux (la kératine qui constitue les cheveux est une protéine).
9) C’est aussi bon pour les os puisque cet aliment est fabriqué à partir de lait de soja, très riche en calcium (sans les graisses des produits laitiers et du fromage !). Le calcium permet de lutter contre l’ostéoporose, entre autres bénéfices.
10) C’est enfin, indirectement, un moyen de perdre du poids ! Très peu calorique, très pauvre en graisses et en sodium, il remplace ainsi avantageusement des produits qui, eux, concourent à vous faire grossir. Il a aussi été démontré qu’avoir un taux de calcium important permet de perdre du poids plus facilement.
Le tofu n’est pas un aliment miracle – cela n’existe pas. Mais consommé sans excès, il est un élément contributif d’une alimentation saine et équilibrée. C’est aussi un aliment très « polyvalent ».
Soyez créatifs !
Le tofu est simple à cuisiner et on l’ignore souvent : il peut être la base de nombreux plats. Dans le hamburger, il remplace le steak et dans les lasagnes, le boeuf (ou le cheval, selon la marque ). Dans la salade ou dans la quiche il remplace les oeufs (avez-vous essayé une quiche aux épinards et au tofu ?). Il se mange aussi en dessert, dans un smoothie ou agrémenté de confiture, pour ne citer que deux exemples. Ou encore pour remplacer la crème sur un gâteau au chocolat (mixez-le tout simplement) ou même pour faire une … crème au chocolat ! Avec un peu d’inventivité, les possibilités de cuisiner le tofu sont illimitées.
Alors à moins que vous ne soyez allergiques au soja, que vous soyez végétariens ou non, vous n’avez aucune excuse : deux ou trois fois par semaine, mangez du tofu !
Incrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le petit village de Shirakawa-gô (préfecture de Gifu), situé au milieu de forêts au sommet du mont Haku, est connu pour ses habitations aux toits très pentus, qui lui confèrent un charme pittoresque unique. Les toits des chaumières sont ainsi conçus pour mieux supporter la masse de neige qui y tombe chaque hiver. C’est en effet un des endroits les plus enneigés du Japon … et du monde (plus de 10 mètres de neige par an !). Le village est aussi célèbre pour avoir abrité des soieries artisanales. Une rivière a donné son nom au village, qui signifie « le village de la rivière blanche » (shiro signifie blanc et kawa rivière).
Aussi petit soit-il (moins de deux mille habitants), Shirakawa-gô est aussi l’un des sites les plus visités au Japon. Chaque années, environ un million et demi de visiteurs s’y rendent. Le village illuminé la nuit est un émerveillement surtout l’hiver.
Grues japonaises à Hokkaido (Nord du Japon) – appelées aussi grues à couronne rouge. C’est un animal emblématique au Japon. C’est un symbole de longue vie, de fidélité. Un porte-bonheur. C’est la raison pour laquelle on la retrouve souvent brodée, dessinée, peinte sur les objets japonais. C’est aussi l’un des plus grands oiseaux qui existent : il fait près de 1,6 mètre de hauteur et environ 2,5 mètres d’envergure. Malgré la rigueur de l’hiver de Hokkaido, la grue ne migre pas.
Cet oiseau majestueux est hélas en voie de disparition; on en compterait seulement plus que mille au Japon. Admirez ci-dessous leur grâce lorsqu’ils dansent en couples (une vidéo de Shinji Kawamura).
Il y a quelques temps nous avions écrit un article sur l’école maternelle au Japon (article du 27/11/2013). L’école élementaire japonaise (shôgakkô) présente aussi des particularités intéressantes. Commençons par rappeler que l’école maternelle japonaise est réservée aux enfants jusque 6 ans révolus. Il y a donc un petit décalage avec la scolarité française – mais pas de retard dans le cursus, comme nous le verrons. L’école primaire comprend un cursus de 6 ans et concerne donc les enfants d’environ 7 à 12 ans.
Privées (le plus souvent) ou publiques, les écoles élementaires japonaises se distinguent entre autres par leurs équipements. L’école élémentaire moyenne, au Japon, dispose d’une piscine afin de s’assurer que tous les petits japonais savent nager. Et ce n’est pas tout. Bibliothèque et médiathèque. Salle d’informatique. Cuisine … Pas celle de la cantine (cette dernière n’existe d’ailleurs pas, comme nous allons le voir), mais une cuisine pour apprendre à cuisiner. Laboratoire pour les sciences. Salle de musique. Arène multisports. Les classes disposent également désormais souvent de leur système propre multimédia et parfois d’un piano.
Les classes et les professeurs
Les effectifs dépendent aussi des écoles mais en général il y a environ 30 élèves par classe (« kumi »). Originalité : il y a deux tableaux dans les classes (un à l’arrière en plus). Les enfants disposent aussi de « lockers » (casiers). Régulièrement, les enfants changent de place, afin de ne pas rester à côté des mêmes camarades. En général, tous les deux ans, les classes sont reconstituées. Les maitresses enseignent toutes les matières à leur classe. Il arrive toutefois quà partir de la 3ième année, l’enseignement soit spécialisé pour certaines matières, comme au collège. Bien entendu, c’est le ministère de l’éducation qui dicte le cursus. Chaque trimestre, les élèves sont évalués (il est bon de noter ici qu’il n’y a pas de redoublement au Japon). Ils ont des devoirs chaque jour, même au « CP », comme nous allons le voir. Le système éducatif japonais est encore très influencé par le système américain. Ainsi, même à l’école primaire, il y a des cérémonies en début et en fin d’année (« graduation »), soit respectivement en avril et en mars. Le système japonais donne la part belle aux activités extra-scolaires, à partir de la 4ième année : sport, musique, art (musique, dessin, calligraphie), langues étrangères … Les enfants, vers 10 ans, font tous partie de clubs. Mais voyons le rythme scolaire des plus petits.
La journée finit en début d’après-midi
L’emploi du temps des élèves japonais est, sinon léger, du moins très « compact » (notons au passage qu’il y a 10 semaines de vacances par an au Japon, comparé à 16 en France). Pas de grande pause déjeuner (les enfants déjeunent tous à l’école) mais on sort à 14h30. Pas de mercredi libre au Japon. On va à l’école du lundi au vendredi, de 8h00 à 14h30. Le plus souvent, les enfants vont à l’école tout seuls, en groupe. La carte scolaire étant en vigueur, on va à l’école à pied avec ses voisins – les plus grands mènent la marche. Les enfants sont tous équipés de leur cartable appelé « Randoseru » (prononcer « landosélou »), tous identiques, à la couleur près. A noter que l’uniforme n’est de mise qu’à partir du collège. Après l’école, les élèves rentrent chez eux (c’est toujours surprenant pour les occidentaux de voir les petits livrés à eux-même dans la rue), à moins que leurs parents ne travaillent tous les deux. Dans ce cas, un système de « garderie » prend le relai de l’école.
À la « kodomo room »
Une « kodomo room » (« kodomo » signifie « enfant ») est un endroit situé au sein de l’école ou en-dehors (parfois les enfants doivent marcher 500 mètres pour la relier). Des maitresses s’occupent des enfants l’après-midi en attendant que les parents viennent les chercher. C’est l’opportunité pour les enfants de faire leurs devoirs dont ils sont ainsi libérés une fois rentrés chez eux – et leurs parents aussi. C’est aussi un endroit où les plus petits apprennent au contact des plus grands puisqu’ils sont mélangés – comme ils l’étaient d’ailleurs à la maternelle. Activités manuelles ou sportives, sorties, c’est une seconde école, avec plus de liberté qu’à la « vraie » école. L’après-midi peut être aussi consacré aux activités artistiques ou sportives; c’est le choix des parents. Mais à quoi ressemble l’emploi du temps des petits de première année ?
L’enseignement à l’école primaire japonaise – Une semaine-type au « CP » (« Ichinen »)
Cinq heures de japonais, trois d’arithmétique, deux de sciences naturelles, tout cela entre-coupé de courtes pauses, de petites récréations et d’un peu de lecture, de cours de musique, de gym ou de travaux manuels, et ponctué de cours de « morale » et de … nettoyage. Ainsi se résument les activités des élèves de 7 ans. Ci-contre, vous verrez un exemple d’une semaine type d’un élève de 7 ans.
Une fois arrivés à l’école, peu après 8h, un court temps de lecture est imposé. Après les salutations d’usage – particulièrement importantes et respectées au Japon – le cours de « Kokugo » (japonais) peut commencer. C’est ainsi que débute chaque jour de la semaine. Après une pause de 5 minutes, le deuxième cours démarre : arithmétique le lundi, gym le mardi, sciences naturelles le mercredi, et encore arithmétique le jeudi et le vendredi. À 10h, c’est l’heure de la récréation de 20 minutes. A 10h30, le troisième cours de la journée démarre : gym, japonais, lecture, gym ou travaux manuels. Il est 11h15 lorsque ce troisième cours se termine. Le dernier cours de la matinée se termine à 12h05 : japonais, sciences naturelles, arithmétique, sciences naturelles, travaux manuels. Des matinées bien occupées !
Le déjeuner de 45 minutes se passe dans la classe. Les plateaux sont montés de la cuisine et à tour de rôle par petits groupes, les élèves eux-même les distribuent à leurs camarades. S’ensuit une récréation, de 12h50 à 13h15 (13h40 le mercredi). Après cette « récré », jusque 13h40, les enfants nettoient leur classe (les plus grands sont de corvées de toilettes !). Le dernier cours de la journée se passe donc de 13h45 à 14h30 : cours de musique, expression orale, cours de morale/éthique, ou écriture.
Un enseignement efficace, mais …
Tandis que les chinois fêtent leur nouvel an, chaque 3 février, au Japon, on fête Setsubun. C’est le passage de l’hiver au printemps (Risshun), tel que l’indiquait le calendrier des japonais autrefois. C’est donc un nouveau commencement. Cela se traduit par la volonté de nettoyer des mauvais esprits les lieux où l’on vit, et même les lieux publics. Pour cela, les japonais achètent des graines de soja secs et les lancent (comme on lancerait du riz à des mariés) autour et dans la maison, tout en s’écriant : « Oni wa soto, Fuku wa uchi » (« Dehors les mauvais esprits, Faites entrer le bonheur ! »). On lance les graines dans toutes les pièces de la maison, et parfois sur une personne de la famille parée du masque du démon. C’est ce que l’on appelle mamemaki.
Cette coutume fut introduite de Chine au Japon, au 8ième siècle. Si les enfants s’y prêtent volontiers – voyant là un jeu rigolo – les grandes personnes respectent aussi souvent ce rite ancestral, par exemple dans les temples et les sanctuaires. Les sumotori, personnages importants dans la société japonaise, sont aussi connus pour pratiquer ce rite. Enfin, il est de coutume de manger autant de graines que son âge comporte d’année, plus une pour la nouvelle année.